samedi 26 septembre 2015

Albums de l'automne : A-Ha, Duran Duran et Ibrahim Maalouf !

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Voici une sélection pour vous accompagner dans l'entrée de l'automne, avec une douceur cotonneuse (A-ha), un voyage des sens aux accents jazzy, mais pas que (Ibrahim Maalouf) et un peu de dance music - mais pas que - de qualité pour se réchauffer (Duran Duran).



Cast in steel de A-ha, Universal, 2015, 19,99 €

Le trio norvégien revient avec un très bel album, caractéristique de la qualité habituelle du groupe, entre ballades au spleen nordique intense et légèretés pop voltigeant au souffle de la voix chaleureuse de Morten Harket, parfait pour l'automne donc.

Après la première écoute, Cast in Steel se révèle un album immédiatement attachant, reposant et envoûtant.

Après la deuxième écoute, on décèle des mélodies tubesques. On se surprend ainsi à chanter le refrain de « Under the Makeup » avec Morten et sa voix de velours. Écoutez-la (voir le clip ci-dessous), elle possède l'étoffe secrète et venimeuse d'une bande originale de James Bond.



Car Cast in Steel est avant tout une œuvre orchestrale magistrale, comme souvent avec A-ha (on trouve dans l'album des violons, altos, violoncelles, etc.).

Ils sont restés égaux à eux-mêmes : avec leurs productions, nous ne sommes jamais déçus. Je suis presque tentée d'écrire déçues au féminin pluriel car je pense que les filles sont plus sensible à la musique du groupe : il y a une part de fragilité féminine dans ces mélodies romantiques, profondes et douces.

La guitare très Violator (le classique de Depeche Mode) de « The Wake », couplée au potentiel ensorcelant du titre, nous conduit à un calibre de la nature d'un tube des Strokes.

On continue avec « Forest Fire », qui va vous entraîner sur la piste de danse ou combler votre séance de gymnastique ;-)

« Objects in the Mirror » vous rendra nostalgiques au son des violons glissant sur l'âme et les images révolues du passé.
Ma préférée est « Door Ajar » car elle atteint la perfection. Vous comprendrez l'intérêt d'avoir une fonction « repeat » sur votre chaîne ;-) Ce titre me fait penser à l'ambiance veloutée de l'album Dark Circles des Devils.

« Living at the End of the World » nous plonge dans les contrées mélancoliques du A-ha des débuts - période Stay on These Roads pour les connaisseurs -, pour notre plus grand bonheur.

« Shadow Endeavors » vous donne l'envie de vous évader sur la route, pendant des heures, fenêtres baissées, avec au volant un homme, un vrai, et, en guise de pare-brise, un écran de cinéma pour rêver et se laisser porter sur l'asphalte étoilé.

« Giving up the Ghost » est encore un morceau très cinématographique, où l'on découvre la voix de Morten Harket légèrement cassée, à vous faire craquer.
Le gros + : une rythmique sinueuse qui prend de la hauteur en nous, pour nous porter vers les cimes du génie du groupe, capable aussi de se faire crépusculaire. Ce titre aurait fait une bien meilleure B.O. pour le nouveau James Bond :-)

Bref, voici un album que je vous recommande chaudement pour vos longues veillées d'automne, c'est mon petit chouchou de la sélection musique, gros gros coup de cœur pour ce nouveau A-ha enchanteur.

J'en profite pour vous annoncer que trois albums de A-ha vont bénéficier d'une réédtion « deluxe », avec bonus inédits, le 23 octobre : Stay on These RoadsEast of the Sun, West of the Moon et Memorial Beach. Les fans vont être ravis !

Ici, une prestation télé de "Forest Fire", possible prochain single :



Cast in Steel est à déguster de préférence avec le vin blanc Château de Monterminod Roussette de Savoie, pure douceur dédiée aux palais des gourmets, qui conviendra parfaitement à la douce ambiance procurée par l'album de A-ha.


Paper Gods de Duran Duran, Warner, 2015, 17,99 €


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Duran Duran, pour les gens de ma génération, c'est surtout les citations dans les séries télé (Docteur HouseMédium, etc.) et aussi le thème du James Bond Dangereusement Vôtre, avec Roger Moore (mon agent 007 préféré, so British, avec Sean Connery). Et puis leur tube « Ordinary World », bien sûr. Depuis une dizaine d'années, je leur ai prêté l'oreille, grâce à Internet et aux séries citées donc, et je ne me lasse pas de découvrir leur musique. Autant dire que j'attendais ce nouvel album avec impatience.
Paper Gods est un album à dominante funky (« Butterfly Girl »), pop dance (« Last Night in the City ») ou electro dance (« Danceophobia »), avec en guest des pointures dans le domaine (Nile RodgersMark RonsonJanelle MonaeKiesza, etc.). L'ensemble est d'une efficacité inouïe et sonne comme un groupe au meilleur de sa forme ! Les Duran Duran me donnent parfois l'impression de courir après la mode depuis quelques années, mais si c'est pour obtenir un résultat aussi explosif, je dis OK, chapeau, ne changez rien ;-)

Ici, une prestation enflammée de "Last Night in the City", avec la chanteuse Kiesza :



Ma fille est fan de ces nouvelles chansons, elle s'est réservée un pan de mur entier pour une déco Duran Duran dans sa salle de jeux. Elle a fait écouter l'album à l'une de ses amies, qui ne connaissait pas mais qui a adoré ! Après avoir dansé tout l'été sur Major Lazer, elle va passer l'automne à gigoter sur Paper Gods, je le sens :-)

C'est vraiment un album intergénérationnel, au même titre que Peace is the Mission de Major Lazer. Les Duran Duran vont prendre le relais de la bonne vibe musicale dans les chaumières qui aiment la vie. Je dois dire que dès la première écoute des titres, une évidence s'impose : les anglais ont retrouvé une deuxième jeunesse, savoureuse à l'excès :-)

Cette nouvelle livraison des wilds boys s'inscrit dans l'excellente continuation de leur parcours de qualité, nous offrant ici de la pop dance de très très haut niveau, colorée à souhait, avec aussi des pépites sombres et intemporelles - « The Universe Alone », « What are the Chances », « Northern Lights », « Only in Dreams », etc. - dont eux-seuls ont le secret (c'est d'ailleurs un aspect de l’œuvre de Duran Duran souvent occulté par les médias, malheureusement).

Ici, une prestation télé du premier single, "Pressure Off", avec Janelle Monáe & Nile Rodgers :



Cet album de Duran Duran est à savourer avec un bon whisky Grant's Select Reserve, car comme l'a dit Simon Le Bon (leur chanteur) : « Les gens découvrent vraiment à quel point ils aiment Duran Duran après une demi-bouteille de whisky » !

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Red and black light de Ibrahim Maalouf, Mi'ster Productions, 2015, 14,99 €

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Voici un disque jazzy protéiforme, avec une ambiance piano-bar céleste, aux accents psychés par endroits. Red & Black Light est en effet à la fois jazzy, mariachi, bluesy « autour de minuit », synthétique, électrique, lumineux, pétaradant, toujours euphorisant !

Un grand et beau disque "world", au vrai sens du terme ! Rarement brassage musical n'aura été aussi éblouissant.

Encore un album qui plaira à toute la famille, au souffle vraiment agréable, avec des pointes de volupté et d'allégresse suivies de descentes dans les méandres intimistes de l'âme (avec autant de bonheur communicatif). Je crois que le secret de Red & Black Light tient dans cette notion de vraie communication contagieuse autour de la musique, au-delà des frontières, des barrières sociales. L'amour de la musique, organique, dégagé de toute étiquette et de toute considération pseudo-intellectuelle, peut produire de vrais petits miracles et porter loin l'humanité.

Red & Black Light sonne aussi comme une B.O. de film noir des années 70, époque de l'âge d'or des musiques de films : dense et foisonnant.

Quand on sait que cet album est une ode à la femme d'aujourd'hui, on peut dire que cette plongée musicale a des saveurs de 2015 : l'Odyssée de la Femme, seul sujet finalement qui pouvait porter une telle musique vers la transe universelle et pop au sens authentique du terme (populaire), au-delà de tous les discours, féministes notamment. Les notes d'affection suffisent amplement, quand elles sont si douées, généreuses et belles.



Et un making-of où Ibrahim Maalouf tient des propos auxquels je souscris pleinement : marre des étiquettes sur les musiques, seules les sensations et la puissance de vie qui en découle comptent.



Red & Black Light, disque aux sonorités fruitées, est à déguster de préférence avec une bonne liqueur de framboise ou un bon smoothie.


Ah, j'oubliais, une petite chose encore : je tiens à préciser que je ne remercie pas Warner France, dont l'attaché de presse Arnaud Lefeuvre - chargé de la promo de l'album de Duran Duran -, obtient la palme d'or de la goujaterie depuis l'existence de ce site.

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